Didier Maurin (DCT) évoque la possibilité de créer sa propre banque en Lituanie

A l’heure où la solvabilité des Etats et des institutions bancaires pose question, il peut être intéressant et sécurisant pour des investisseurs de se poser la question de la création de leur propre banque ne contenant que des actifs. Une véritable possibilité dans un pays comme la Lituanie, explique Didier Maurin (DCT), le fondateur de Katleya Advisor.

Le système financier et bancaire sous tension

Le surendettement des Etats, dans des proportions inédites s’est encore accéléré depuis la crise sanitaire, et fragilise l’ensemble du système financier et bancaire, à commencer par les principales monnaies internationales (notamment le dollar, l’euro ou le yen). « Les Etats restent soumis à l’inflation et aux dévaluations », s’inquiète Didier Maurin de Katleya Advisor (ex Didier Maurin Finance, DMF).

La question de la dette dépasse les problématiques des banques centrales et métastase sur l’écosystème financier dans son ensemble, comme on a pu le constater récemment avec les faillites des banques SVB et « First Republic », « car elles étaient gorgées de dettes d’état libellées en obligations cotées en bourse présentant une forte décote », poursuit Didier Maurin.

Face à ces risques systémiques, les investisseurs sont de plus en plus enclins à privilégier des placements sécurisés au maximum. D’où des stratégies s’appuyant sur des actifs réels et la création de banques pour les héberger, comme le permet désormais par exemple la législation lituanienne, indique Didier Maurin, le fondateur de DCT et de Katleya Advisor dans un article publié sur le site d’information économique suisse Allnews.

Didier Maurin : créer sa propre banque pour sécuriser ses investissements

Pourquoi créer sa propre banque ? Pour éviter tout d’abord les dettes d’états, véritables épées de Damoclès de l’économie mondiale, qui « ne représentent que du papier surendetté à fort potentiel de risques ». Dans ce contexte, posséder sa propre banque comme véhicule pour héberger l’ensemble de ses investissements peut s’avérer particulièrement intéressant.

L’objectif est de monter une structure qui soit une business bank « cumulant des appartements loués, des surfaces commerciales, des vignobles, des forêts, des maisons de retraite médicalisées et des prises de participations dans des entreprises développant des biotechnologies ou de l’intelligence artificielle, avec une diversification géographique en Amérique du Nord, en Europe et en Asie qui solidifie une certaine sécurité », ajoute Didier Maurin.

Encore faut-il trouver la juridiction idoine qui permette aux investisseurs de créer leur propre banque de manière réaliste (démarches administratives et ticket d’entrée abordable) dans un environnement sécurisé et fiable. A en croire le fondateur de Didier Maurin Finance, c’est le cas actuellement de la Lituanie, qui représente une belle opportunité d’investissement pour certains investisseurs.

Créer sa banque en Lituanie : un process complexe mais potentiellement intéressant

Le premier obstacle pour la création d’une banque en Lituanie est celui du capital social, qui est limité, puisque le plafond bas se situe à 230’000 euros. Un chiffre trompeur toutefois pour Didier Maurin, qui estime réaliste un investissement initial de 10 millions d’euros pour créer une structure bancaire en Lituanie.

Un chiffre qui peut sembler énorme pour le commun des mortels, mais qui s’avère très raisonnable pour des investisseurs disposant de portefeuilles globalisés d’investissement. Et qui est nettement inférieur à ce qu’un investisseur aurait à mettre sur la table s’il souhaitait faire la même chose en Suisse ou dans un autre pays de l’UE par exemple.

Au-delà de cet investissement initial, « tous les actionnaires d’une nouvelle banque doivent être parfaitement identifiés, de même que l’origine des fonds qu’ils entendent y investir, qui dirigera cette banque, et quels types de services elle proposera avec quelle politique de prix », indique Didier Maurin, qui insiste sur l’impératif de transparence exigée par les autorités de Vilnius et par l’Union Européenne.

Enfin, les dirigeants d’une banque, quelle que soit sa taille, doivent avoir une parfaite connaissance des réalités financiers et une forte expérience du secteur. Un niveau d’expertise auquel est particulièrement sensible la Banque Centrale de Lituanie, selon le dirigeant de Katleya Advisor. Mais, le jeu en vaut la chandelle conclut Didier Maurin : «  constituer une banque ne contenant que des actifs est un objectif attrayant dans un monde où les réseaux bancaires traditionnels sont gorgés de dettes ».